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#HESAMenmobilité - Paula GORDO GREGORIO

témoignages
Publié le 22/06/2020

Paula GORDO GREGORIO est doctorante CIFRE en codirection avec le laboratoire LET et le laboratoire MAP-MAACC de l’ENSA  Paris - La Villette. Inscrite à l’École doctorale Abbé Grégoire, Paula est actuellement en mobilité au sein de l’UPC, Universitat Politècnica de Catalunya, en Espagne pour une durée de 4 mois. 

Qui êtes-vous ?

Bonjour, je m'appelle Paula GORDO GREGORIO. Architecte de formation, j'ai travaillé pour plusieurs projets BIM (modélisation des données du bâtiment) avant de me lancer dans une thèse sur ce type de projets. Et aujourd'hui, je suis doctorante CIFRE en codirection avec le laboratoire LET (Laboratoire Espaces Travail) et le laboratoire MAP-MAACC (Modélisations pour l’Assistance à l’Activité Cognitive de la Conception) de l’ENSA  Paris - La Villette

Parlez-nous de votre doctorat ?

Mon projet de recherche a été financé à partir d’un contrat doctoral en CIFRE à la suite d’une sollicitation que nous avons reçue d’un bureau d’études (Alto Ingénierie) sous la direction des professeurs Véronique BIAU (architecte-urbaniste et Docteur en Sociologie, chercheuse au laboratoire LET à l’ENSAPLV) et François GUÉNA (architecte et Docteur en Informatique, directeur scientifique et chercheur du laboratoire MAP-MAACC).

J’ai commencé mon parcours de recherche avec le Post-Master international "recherches en architecture" ENSA Paris - La Villette et HESAM Université, en immersion dans le laboratoire LET. Le but de cette année de formation était de s’acculturer au milieu de la recherche en architecture et de commencer une expérience de longue durée en laboratoire autour de la rédaction d’un projet de recherche qui finalement a été formalisé comme projet de thèse.

Ce projet, que j’ai écrit pendant l’année du Post-Master, a donné suite à une inscription en thèse et il m’a permis d’établir l’état de l’art, la problématique de recherche, le corpus d’étude, la méthode de travail et la bibliographie de la thèse au sein du laboratoire.

Mon mémoire, soutenu en octobre 2017, a porté sur « Les enjeux du BIM selon les acteurs de la construction et de l’aménagement ». Dans ce mémoire, j’ai analysé le discours de la presse professionnelle en France sur les enjeux du BIM dans le monde de la construction. Mes démarches se caractérisaient par la double approche sociale et technique du projet.

Pour la direction de ma thèse, nous avons choisi une codirection entre deux laboratoires : le LET avec une approche plus sociologique et le MAP-MAACC plus focalisé sur les sciences informatiques et les sciences de l’ingénieur. De cette façon, je travaille sur la technique des outils et les données produites, et en même temps, j’essaye d’orienter tout ce travail vers un horizon plus humain qui prend en compte les acteurs du projet et les futurs habitants.

Comme future chercheuse, je me sens dans l'obligation de réfléchir à la zone grise qui existe derrière les conséquences des innovations technologiques. C'est à notre génération de prendre du recul et d’identifier les conséquences sociales de la mise en place et du développement des nouvelles technologies auquel nous participons aussi depuis le monde de la recherche. Nous devons considérer le rapport bénéfices/risques de ces outils, le respect d'un cadre légal (pas encore précis dans le domaine du BIM), le manque d'objectivité dans la considération des outils, les enjeux des acteurs derrière ce type de projets etc., comme des sujets primordiaux quand on fait de la recherche sur une question en lien avec le développement des nouvelles technologies de l’information.

La valeur ajoutée de cette recherche est de proposer un point de vue différent pour analyser le processus de construction. Jusqu'à présent, les projets de construction étaient analysés à travers leurs plans et leur géométrie. Les projets en BIM apparaissent très intéressants aussi du point de vue de leur base de données, car la structure et la gestion ultérieure de cette dernière pourraient conditionner le processus de conception, les modalités d’exploitation des bâtiments et les usages des personnes qui les habiteront.

Pourquoi avez-vous souhaité partir en mobilité dans le cadre de votre doctorat ?

Pendant les premières années de thèse, j'ai analysé les projets en phase conception et construction, et, à partir de la troisième année de thèse, je me suis occupée des projets en phase exploitation. Il a été assez compliqué de trouver un projet en exploitation BIM parce qu’il s’agit d’une pratique assez récente et l’entreprise avec laquelle je réalise la CIFRE travaille sur les phases de conception et construction.

En conséquence, le séjour de recherche va me permettre de comparer ce processus et les enjeux des acteurs dans un projet en exploitation avec la maquette numérique. D’ailleurs, ces travaux ajouteront un éclairage international à ma recherche qui actuellement est trop focalisée sur la situation du cadre bâti français et manque de recul par rapport aux pratiques similaires dans d’autres pays qui sont en train de faire face à un bouleversement des métiers et des pratiques très similaire. 

Cette expérience me permettra aussi de créer un réseau académique avec d’autres laboratoires à l’étranger qui travaillent aussi sur le BIM du point de vue de l’information.

Comment avez-vous préparé votre mobilité et trouvé votre terrain d'accueil ?

J’ai commencé à chercher des laboratoires et des groupes de recherche en septembre 2020, cependant le projet de mobilité a été décalé plusieurs fois à cause de la crise sanitaire liée à la COVID-19.

J’ai d'abord analysé plusieurs laboratoires dans toute l’Europe qui travaillaient en BIM et ensuite, j’ai réduit la liste aux laboratoires qui travaillent sur la phase exploitation. Pour la recherche des laboratoires, j’ai commencé à chercher à partir de la bibliographie que j’ai rencontrée sur le BIM en exploitation. Le laboratoire que j’ai finalement choisi est le laboratoire qui travaille le plus spécifiquement sur le sujet ; il est en plus en Espagne.

Le fait de réaliser un séjour dans un pays dont je connaissais déjà le système d’acteurs du monde de la construction a facilité mon insertion et ma compréhension des lignes de recherche.

Qu’est-ce que cela apporte d’un point de vue personnel de partir en mobilité en doctorat ?

Je pense que du point de vue personnel, cela nous permet de prendre du recul par rapport à notre recherche et de l’observer d’un point de vue différent. D’ailleurs, cela nous oblige à connaitre des environnements de travail différents, à apprendre à nous adapter à d’autres méthodologies de travail et à enrichir notre parcours professionnel.

Est-ce une expérience que vous recommanderiez ? Avez-vous des conseils à partager avec les autres doctorants d’HESAM Université ?

Oui, je pense que les bourses de mobilité HESAM ne sont pas très connues parmi les doctorants et il s’agit d’une expérience professionnelle très importante, voire nécessaire pour certains sujets de recherche.